Pourtant, dans un bulletin municipal de décembre 2003 on nous promettait que dans les trois années à venir la commune percevrait le fruit de son travail. Ces trois années sont largement passées et nous n'avons rien vu venir.
Nous avons une base de loisirs, qui fonctionne bien certes, mais qui nous coûte cher.
Annuellement pour cet investissement nous remboursons un emprunt de 150 000 € par an pour une recette de 54 800 € correspondant au montant du loyer.
Les chiffres sont ici encore très parlants pour illustrer le poids de la dette : à Baudreix en 2006, les remboursements d'emprunt correspondent à une charge de 245 € par habitant alors que le ratio est de 67 € par habitant dans les autres communes de 500 à 2000 habitants du département1.
Plus grave, l'endettement est en réalité plus important encore :
En 2004, 15 chalets sont rajoutés sur le site, pour une augmentation dérisoire du loyer de 3020 € par an. L'opération, elle, une fois les subventions encaissées, coûte 650 000 € supplémentaires à la commune. Ne pouvant pas contracter un nouvel emprunt, c'est avec la Communauté de Communes qu'une convention de mandat de maîtrise d'ouvrage est passée, et c'est la Communauté de Communes qui fera l'emprunt.
Pour le remboursement de cet emprunt, il est décidé que la Communauté de Communes retiendra chaque année une partie de la taxe professionnelle versée à la commune de Baudreix. A la lecture du budget de la Communauté de Communes dans le chapitre " Base de loisirs ", on retrouve la somme de 15 731 € en remboursement du capital et la somme de 9700 € en remboursement des intérêts. En clair, la taxe professionnelle que nous percevons est amputée de 25 431 € par an. Somme qui n'apparaît pas dans l'endettement de la commune.
Viennent ensuite toute une série de ventes n'ayant pour but qu'une tentative de rééquilibrage des divers budgets, mais aussi des pertes de rentrées financières :
Depuis quelques années, nos recettes s'amenuisent, notre patrimoine foncier et immobilier est vendu et malgré cela notre dette augmente. Et dernièrement, cerise sur le gâteau, l'affaire de la CARA (Compagnie d'Aménagement Rural d'Aquitaine) à qui nous avions confié la concession d'aménagement de la Base le 13 juin 1994.
Le 18 novembre 2005 le conseil municipal présente une requête au Tribunal Administratif demandant la condamnation de cette société ainsi que la somme de 2 000 000 € en réparation du préjudice subit. La commune estime que la CARA n'a pas effectué les travaux dans les temps et que le montant prévu initialement a été largement dépassé. Le jugement a eu lieu le 6 décembre 2007 : la commune a été déboutée sur tous les points et condamnée à verser à la CARA le solde impayé de 302 165 € assorti des intérêts au taux légal à compter du 22 novembre 2002, date de la demande d'expertise relative à la créance de la CARA. Il faut ajouter à cela les frais d'expertise et d'avocat du barreau de Clermont Ferrand. Le conseil municipal décide de faire appel de ce jugement, mais il faut savoir que le jugement n'est pas suspensif et donc applicable immédiatement.
Aujourd'hui, l'affaire est dans les mains … d'un liquidateur judiciaire de Bordeaux.
Cette fois encore, qu'allons nous devoir vendre pour régler cette dette ?
Non seulement toutes ces ventes n'enrayent pas la dette mais en plus elles contribuent à la disparition de notre patrimoine foncier.
Où allons nous mettre tout le matériel communal ? Pour une commune qui veut s'agrandir, où se fera l'extension du cimetière ? Et où trouver les terrains qui auraient permis des aménagements dans l'avenir : l'école, des lieux pour les jeunes et les associations, des logements sociaux, … ? Il faudra racheter pour concrétiser des projets ! Est-ce cela une bonne gestion ?
Aujourd'hui vouloir faire autant de logements sur Baudreix (300) est-ce bien raisonnable ? Des recettes substantielles seront dégagées par cette extension mais combien de dépenses supplémentaires ? Et surtout comment financer la viabilisation des terrains qui devra précéder leur vente ?
L'école ne pourra pas absorber cet afflux rapide d'enfants, même si on peut envisager un réaménagement des locaux ou la construction d'une nouvelle école. La période de transition s'accompagnera forcément de fortes turbulences, puisqu'il s'agira de répondre sans cesse aux fluctuations des besoins en capacité d'accueil, dues aux arrivées irrégulières mais probablement soudaines d'enfants.
La gestion de la population doit se penser sur du moyen ou du long terme pour ne pas se retrouver dans quelques années avec une école surdimensionnée. C'est une nécessité pour être en mesure d'adapter les infrastructures communales aux besoins des habitants.
Il faut arrêter de partir sur des projets toujours plus démentiels. Il faut faire fonctionner, entretenir ce que nous avons et répondre à la demande des Baudreichois qui souhaitent un village avec un aménagement plus convivial. Il faut arrêter de brader notre patrimoine foncier, arrêter d'endetter la commune à un point de non retour qui nous mènera à une mise sous tutelle avec toutes les conséquences que cela impliquera.
La volonté de notre équipe en terme de finances communales est de mettre les disponibilités financières au service du village et de ses habitants, et de n'entreprendre aucun projet démesuré dans l'immédiat. Nous l'avons déjà exprimé, nous souhaitons avant toute chose réaliser un audit financier (qui n'aura aucune incidence sur les finances communales) pour connaître réellement la marge de manœuvre possible.
D'ores et déjà, nous avons la conviction que plusieurs orientations sont envisageables pour augmenter les ressources de la commune. Parmi elles, une gestion plus rentable de la base de loisirs sera mise à la réflexion (révision du bail avec augmentation du loyer / gestion publique…) ainsi que la réhabilitation du multiple rural (ex Tatie Loulou) en local commercial multiservices sont prioritaires.
Aujourd'hui, il y a urgence à sauver ce qui peut encore l'être !